A quel rythme vont les réformes de l’éducation ? – Dans les coulisses de la démocratie universitaire
Sur les 14 dernières années (= durée de la scolarité d’un élève, de la maternelle au bac), 125 lois et 600 décrets sont venus modifier les dispositions législatives et réglementaires applicables à l’école. Résultat : sur la période, plus de 80% des articles du Code de l’Education ont été modifiés ou supprimés.
Qui parle de stabilité ?
La "merdification", ou "enshitification" en anglais, est un terme popularisé par l'auteur Cory Doctorow pour décrire la dégradation progressive des services en ligne et, plus largement, de nombreux aspects de la société. Ce phénomène est le résultat d’un modèle économique prédateur axé sur la croissance à tout prix, au détriment de la qualité et du bien-être des bénéficiaires et des travailleurs.
Voici quelques-uns des effets néfastes de la "merdification":
- Baisse de la qualité des services: Une fois qu'une entreprise a acquis une position dominante sur le marché et a fidélisé ses utilisateurs, elle est incitée à réduire ses coûts en sacrifiant la qualité de ses services. Cela se traduit par des produits et services dégradés, un service client médiocre et une absence d'innovation.
- Augmentation des prix: Les entreprises "merdifiées" profitent de leur position dominante pour augmenter les prix de leurs services, sachant que les utilisateurs ont souvent peu d'alternatives.
- Exploitation des travailleurs: La "merdification" entraîne souvent une dégradation des conditions de travail, avec une pression accrue sur les employés restants, des salaires stagnants ou en baisse, et une précarisation accrue pour les travailleurs des plateformes comme Uber ou Deliveroo.
- Disparition des entreprises indépendantes: Le modèle économique de la "merdification", favorisant les monopoles et l'écrasement de la concurrence, conduit à la disparition progressive des petites entreprises et des commerces indépendants, incapables de rivaliser avec les géants du web.
- Uniformisation de la culture: La "merdification" touche également le domaine culturel, avec une standardisation des productions cinématographiques et télévisuelles, privilégiant les franchises et les suites au détriment de l'originalité et de la créativité.
- Spoliation des biens publics: La privatisation des services publics s'inscrit dans une logique de "merdification", où la recherche du profit prime sur l'intérêt général, conduisant à une dégradation de la qualité des services publics et à une augmentation des inégalités.
Face à ce phénomène, il est important de:
- Prendre conscience de la "merdification" et de ses mécanismes pour mieux la combattre.
- Soutenir les entreprises éthiques et les commerces indépendants qui placent la satisfaction de leurs clients et le bien-être de leurs employés au cœur de leurs préoccupations.
- Rester vigilant face aux pratiques des géants du web et ne pas hésiter à se tourner vers des alternatives plus éthiques et respectueuses des utilisateurs.
La "merdification" est un phénomène généralisé. Il est fondamental d'en prendre conscience et d'agir à notre échelle pour promouvoir un modèle économique plus juste, équitable et durable.
Un diplôme envoyé en recommandé, ... mais pas reçu : avis laissé en boîte aux lettres, courrier non remis, lettre perdue. Après une semaine de recherche, la poste ne sait pas où il est.
Incompétence crade, désengagement, sous-traitance pendant les vacances, jemenfoutisme, numérisation, process, call centers, service client, enquêtes qualité, .....
Pour la personne derrière moi dans la file à la poste, c'est un permis de conduire, qu'elle vient chercher pour sa mère qui est perdu, 5 personnes sont dans le même cas, ....
Glissement progressif qui se généralise vers un désengagement et la non considération des attentes d'autrui.
Délitement des liens qui font le vivre ensemble, le tout saccagé par la généralisation de processus automatisés, de worklows, de la désintermédiation (vive les les call centers,..), de segmentation du travail, de recherche de performance selon des critères bien débiles qui ne mesurent pas les bonnes choses. et qui rendent tout le monde malade.
Réclamation ouverte à la poste,....pour ce que ça vaut.
Un personnage solitaire et tragique dont l’étrange personnalité a semé le chaos et le carnage dans la politique française.
Sous le coude, c'est assez brouillon mais ça a le mérite de poser les sujets et d'apporter des éléments de réponse, et de se replonger sur le nomic.
Principes généraux du droit
La notion de "principes généraux du droit" peut poser un problème d'accessibilité au droit pour plusieurs raisons, principalement liées à la difficulté de trouver et de comprendre ces principes qui ne sont pas clairement énoncés dans un texte de loi.
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Publication et accessibilité limitées : Contrairement aux lois qui sont systématiquement publiées au Journal Officiel, les décisions de justice qui établissent ces principes ne sont pas toujours facilement accessibles. Certaines peuvent être publiées dans des recueils spécialisés, comme le recueil Lebon pour le Conseil d'État, mais ceux-ci sont souvent coûteux et incomplets, notamment en ligne. L'exemple de la décision du Conseil d'État de 1962 sur le gouvernement démissionnaire, introuvable gratuitement en ligne, illustre ce problème.
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Manque de clarté et de lisibilité : Les décisions de justice, en particulier celles du Conseil d'État, sont souvent rédigées dans un style complexe et difficile à comprendre pour les non-juristes. Leur formulation elliptique et l'usage de termes techniques rendent difficile l'identification claire des principes énoncés.
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Caractère implicite des principes : Les "principes généraux du droit" sont souvent déduits de décisions de justice où ils ne sont pas explicitement formulés, mais plutôt exprimés à travers la solution apportée à un cas concret. Cette caractéristique les rend difficiles à identifier et à comprendre sans une analyse approfondie de la jurisprudence.
Plusieurs contradictions au sein de la Constitution française de la Ve République
Contradiction concernant l'autorité sur les militaires : La Constitution stipule que « le Président de la République est le chef des forces armées », « le Premier ministre […] est responsable de la défense nationale » et « le Gouvernement […] a au sa disposition […] les forces armées. Le manque de clarté concernant l’entité qui détient l’autorité ultime sur l’armée pourrait conduire à des conflits, notamment en période de désaccord entre ces institutions.
Ambiguïté quant à la capacité du Président à révoquer le Premier Ministre : La Constitution précise vaguement que « Le Président de la République nomme le Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions sur présentation par ce dernier de la démission du Gouvernement ». Cette formulation ne précise pas si le Président peut refuser la démission du Premier ministre ou l'exiger, laissant sans réponse la question de savoir si le Président peut révoquer le Premier ministre. La Constitution ne mentionne pas non plus le rôle d'un gouvernement intérimaire pendant les transitions.
Contradiction concernant la procédure d'amendement et la clause d'éternité : La Constitution prévoit deux procédures d'amendement, toutes deux nécessitant l'approbation des deux chambres du Parlement. Cependant, il comporte également des clauses d'éternité stipulant qu'"aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsque l'intégrité du territoire est menacée" et que "la forme républicaine de gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision". Cela présente une contradiction car si les clauses d'éternité étaient absolues, il ne serait pas nécessaire de recourir à des procédures d'amendement alternatives. L’absence de mécanismes d’application de ces clauses compromet encore davantage leur efficacité.
L'article critique la Constitution française de 1958 pour son langage vague, ses termes mal définis et ses contradictions internes. Madore soutient que le manque de clarté de la Constitution est particulièrement problématique lorsque des conflits surviennent entre institutions, car son langage vague ne fournit que peu d'orientation dans de telles situations.
Séparation des ordres judiciaires
La séparation des ordres judiciaires en France est le résultat d'une longue évolution historique qui remonte à l'Ancien Régime. Avant la Révolution française, le roi détenait tous les pouvoirs, y compris celui de rendre la justice. Cette absence de séparation des pouvoirs a conduit à une certaine confusion et à un manque d'indépendance de la justice.
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La Révolution française et la méfiance envers les juges : Les révolutionnaires, marqués par l'arbitraire royal, se méfient des juges et cherchent à limiter leur pouvoir. Ils souhaitent notamment éviter que les juges ne s'immiscent dans les affaires de l'administration, perçue comme l'expression de la volonté générale. Cela conduit à la théorie du ministre-juge, où le ministre est responsable de juger les litiges impliquant son administration.
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L'émergence du Conseil d'État comme juge administratif : Le ministre, souvent non juriste, délègue progressivement sa fonction de juge administratif à des spécialistes du droit, notamment au Conseil d'État, initialement un organe consultatif du gouvernement. Au fil du temps, le Conseil d'État acquiert une certaine autonomie et s'impose comme le juge suprême de l'ordre administratif.
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La séparation des ordres judiciaire et administratif : La France se retrouve ainsi avec deux ordres de juridiction distincts : l'ordre judiciaire, chargé des litiges entre particuliers, et l'ordre administratif, compétent pour les litiges entre les administrés et l'administration. Cette séparation, fruit de l'histoire plus que d'une réflexion rationnelle, complexifie le système judiciaire français et rend l'accès au droit plus difficile pour les citoyens.
Fabriquer et vendre 240 millions de PC pour remplacer "ceux qui fonctionnaient très bien sous Windows 10" serait équivalent à "186 milliards de km en voiture thermique" ou "10 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre de la France".
"Sápmi, vuoi Sápmi!" est une chanson de l'album du même nom du musicien sami Nils-Aslak Valkeapää (connu sous le nom d'Áillohaš dans la langue des Samis du Nord).
Sorti en 1982 à la suite du mouvement d'Áltá, qui s'opposait à la construction d'un barrage hydroélectrique sur le fleuve Alta-Kautokeino dans le nord de la Norvège, le morceau intègre des éléments musicaux qui illustrent la résistance à l'oppression de l'homme et de la nature.
- La chanson commence par l'appel insistant d'un tétras, suivi d'enregistrements de chants d'oiseaux, de chansons de manifestation, de scies circulaires, de ruisseaux et d'hélicoptères de la police.
- Ces sons accompagnent le joik du jeune chanteur sami Ingor Ántte Áilu Gaup.
- Le joik est la tradition musicale continue la plus ancienne d'Europe du Nord, considérée comme un don de la terre elle-même.
- Les joikeurs chantent la terre et ses habitants, chaque chanson incarnant et jouant une personne ou un lieu particulier.
Ensemble, les différentes voix, les sons et les phénomènes naturels de "Sápmi, vuoi Sápmi!" se mélangent pour créer un portrait puissant d'une terre et d'un peuple menacés, et de la force combinée du monde humain et plus qu'humain mobilisée pour la défense mutuelle de la Terre commune.
Je découvre dans ma boîte aux lettres un courrier recommandé sensé m'avoir été remis contre signature, sauf que :
- le facteur n'a pas sonné, alors que j'étais présent,
- je n'ai rien signé.
Bravo la Poste !
Sur les 20 dernières années le Code du travail a triplé de volume, pour le Code du commerce c’est x4,5 et x8 pour le Code de l’Environnement. Comme le dit l’ami Koenig, l’inflation normative est devenue aujourd'hui "la principale source d’injustice entre ceux qui font les règles, ceux qui en profitent et ceux qui les subissent".
Selon un rapport de l’OCDE, le coût annuel des charges administratives en France pour les entreprises est estimé à 84Mds€ (= 3% du PIB). L’équivalent de 3/4 des subventions annuelles versés aux boîtes par l’Etat (110Mds€ en 2022).
" La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.
La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.
Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.
Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.
Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.
Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.
Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.
Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu?
Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.
Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée.
Parce que dans cet effort se trouve la liberté.
Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain."
La dépendance au sentier, parfois appelé sentier de dépendance ou dépendance au chemin emprunté (path dependence ou path dependency en anglais), est un concept issu de la science économique qui s'est ensuite diffusé à la science politique et à la géographie économique. C'est un concept répandu en sciences économiques et sciences sociales pour étudier la diffusion de l'innovation et les questions de développement.
Pas banal de devoir fournir un certificat de vie.
Signe des temps ?
Entre le temps long de l’histoire et les guerres d’aujourd’hui, le jeu et l’affrontement des grandes puissances brouillés par les ambitions de nouveaux acteurs, comment comprendre le chaos et la complexité du monde contemporain au-delà du vacarme continu de l’information et de la désinformation ?
- Amin Maalouf Ecrivain, essayiste, académicien depuis 2011, élu Secrétaire perpétuel de l’Académie française en 2023
- Thomas Gomart Historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
- La notion de « progrès » ne sera plus associée au seul techno-solutionnisme,
- Les indicateurs de bien-être remplaceront le PIB pour piloter les politiques publiques,
- Les investissements en tout domaine prendront en compte les limites planétaires,
- La performance immatérielle sera considérée comme la condition d’une lucrativité raisonnable,
- Les solutions « propres » remplaceront vraiment les solutions « sales », aujourd’hui elles ne font que s’empiler les unes sur les autres,
- Les critères de réussite sociales ne seront plus synonymes de toujours plus pour la galerie, mais toujours mieux pour maintenir les conditions d’habitabilité de la planète,
- Le renoncement aux produits non essentiels deviendra la norme,
- Les inégalités sociales cesseront de nourrir les ressentiments et les extrêmes pour retrouver de la paix économique,
- La sobriété sans effet rebond ne sera plus confondue avec l’efficacité énergétique,
- L’interdiction de l’intolérable ne sera plus différée,
- Le vivant aura des droits,
- La compétition sera moins valorisée que la collaboration, l’entraide et la solidarité,
- Le génie humain et la haute technologie seront mises au service de l’essentiel et du techno discernement.
Cycle de trois webconférences, suivi de plusieurs débats, pour échanger autour de la « chose » numérique : comprendre le numérique, pour pouvoir le critiquer et le transformer.
selon une étude parue récemment dans Environmental Research Letters, il n’est pas possible d’écarter la possibilité d’atteindre les 50 °C à Paris – y compris à l’heure actuelle – et que les estimations statistiques des valeurs maximales sont probablement sous-estimées de plusieurs degrés en Europe de l’Ouest.
Il existe deux formes de monnaie :
- la monnaie publique, FIAT, émise par la BCE (les billets) et les Etats (les pièces)
- la monnaie privée, scripturale, émise par les banques privées
Pour un moratoire d'urgence sur les data centers Energivores, peu pourvoyeuses d'emplois, les fermes de données bénéficient pourtant de nombreux privilèges. Il est urgent de réguler ce secteur avec une vraie planification territoriale et une optimisation de leur impact spatial et énergétique, estime Sébastien Barles, délégué à la transition écologique à Marseille. La question du numérique est rarement prise sous le prisme des infrastructures du numérique et de leurs impacts, bien réels sur les territoires. Or, il est prévu qu'en 2030, les data centers consommeront 13 % de l'électricité mondiale ! Limiter les impacts spatiaux, énergétiques et environnementaux des grandes fermes de données est impératif. Il est urgent de réguler ce secteur, de réfléchir à une meilleure intégration urbaine, à une planification des infrastructures numériques et à de nouvelles solidarités énergétiques locales en même temps qu'à un régime fiscal des data centers permettant de compenser pour les Etats et les collectivités accueillantes les impacts négatifs subis. A l'heure de la nécessaire sobriété, les impératifs d'efficacité et de sobriété énergétique, de circularité et de maîtrise des usages s'imposent. Il est, en effet, nécessaire face à la crise écologique que nous traversons de mesurer l'impact environnemental des choix technologiques à l'aune de leur utilité sociale. C'est toute la société du numérique et le monde qu'elle induit qui doivent être réinterrogés. Cette industrie, énergivore et prédatrice d'espace foncier précieux, génère de surcroît dix fois moins d'emplois que l'industrie manufacturière ! Les data centers de la Courneuve qui couvrent 40 000 m² ont créé seulement 120 emplois. Marseille, septième hub numérique mondial (seize câbles sous-marins y atterrissent et quatre sont en projet avec des problèmes sur la biodiversité marine et sur la privatisation d'espaces littoraux) est aujourd'hui colonisé par les centres de données. Dans la cité phocéenne, les 30 000 m² de centres de données consomment en électricité l'équivalent d'une ville de 150 000 habitants. Les demandes cumulées des divers opérateurs pour des projets en gestation donnent le vertige : c'est l'équivalent de la consommation de 600 000 habitants. Cela génère des problèmes de sécurité de notre réseau électrique avec des risques de délestage accrus et une incapacité du réseau électrique à pouvoir accueillir demain des activités plus pourvoyeuses d'emplois et s'inscrivant dans la transition écologique du territoire (à l'instar de l'électrification des navires à quai ou de plateformes de logistique décarbonée). Marseille est de surcroît déstabilisé sur le plan énergétique par le dédoublement spéculatif des besoins des infrastructures du numérique. C'est ainsi que cet hiver, des quartiers de Marseille risquent d'être victimes de possibles délestages sans que ne soient pénalisés les centres de données énergivores. Mettre en place des écoconditionnalités Des villes comme Amsterdam ont pris des moratoires sur les data centers. Stockholm a imposé à ces derniers des exigences drastiques, et des territoires comme l'Irlande ou Singapour, ayant joué sur l'attractivité fiscale des centres de donnés, se ravisent et réfléchissent pour des questions énergétiques à la mise en place d'un moratoire face à un modèle de développement insoutenable. Aussi, en Allemagne, des écoconditionnalités ont été mises en place par le nouveau gouvernement. En 2024 : 50 % des besoins énergétiques des centres de données devront être d'origine renouvelable (100 % en 2027). En 2025, 30 % de la chaleur fatale devra être réutilisée (40 % en 2027). Les parlementaires et les élus locaux doivent agir pour : une vraie planification territoriale ; une optimisation de l'impact spatial et énergétique de ces fermes de données ; et une revalorisation et un meilleur cycle de vie des matériaux du numérique. En France et en Europe, il faut mettre fin aux privilèges également octroyés à cette industrie, comme l'abattement sur le prix d'achat de l'électricité. La solution fiscale à mettre en place à l'échelle européenne afin de faire payer au juste prix ces industries aux bénéfices colossaux est de taxer la surface de stockage de données qui ne sont pas des marchandises inertes mais des matières précieuses productrices de valeur marchande. L'Union européenne doit créer une taxe sur le volume de données stockées dans ces data centers avec une redistribution du fruit de cette taxe pour financer les projets liés à la transition écologique des territoires (reconversion industrielle, infrastructures de transports collectifs, fret ferroviaire...). La question de la régulation des centres de données et de la taxation du stockage des données est un levier pour les pouvoirs publics pour reprendre la main face à la fuite en avant du numérique.
Manifeste V0 pour un alternumérisme radical.
L’alternumérisme radical vise à développer un numérique acceptable : soutenable socialement et écologiquement, émancipateur et non aliénant, choisi et non subi.
L’alternumérisme radical intègre dans sa vision la nécessité de l’arrêt de la numérisation effrenée du monde, et la dénumérisation de certain⋅e⋅s technologies, outils, équipements et processus. Un « autre numérique », c’est parfois pas de numérique du tout.
L’alternumérisme radical vise à concevoir et à mettre en place des processus démocratiques (consultations, débats, discussions, convention citoyenne, processus de vote) permettant de décider collectivement des futurs numériques acceptables, en lien avec les contraintes environnementales et huamines du monde. C’est seulement à l’échelle politique qu’un numérique acceptable, de même qu’une société plus sobre et résiliente, peut se décider et réellement voir le jour.
L’alternumérisme radical se défie de tout solutionnisme technologique. Ce n’est pas le numérique qui résoudra quoi que ce soit, ni la crise climatique, ni la démocratie, ni les relations entre les pays.
L’alternumérisme radical a conscience que le numérique amplifie les inégalités sociales multiples, mais pour autant, ne confond pas l’amplificateur et la cause. Le numérique n’a pas créé la violence, les inégalités sociales ou les rapports de pouvoir. En revanche, comme beaucoup d’autres industries, le numérique repose actuellement sur toute une filière qui est inacceptable socialement et écologiquement.
L’alternumérisme radical aspire à une critique profonde des technologies numériques sans pour autant verser dans un discours réactionnaire qui laisserait croire notamment que « tout était mieux avant ».
L’alternumérisme radical n’est pas technocentré, il se pense et se définit à l’entrecroisement de nombreuses autres luttes : anticapitalisme, féminisme, antiracisme (et toutes les luttes pour l’égalité et contre les discriminations), justice sociale, écologisme… De la même manière, l’alternumérisme n’adviendra pas sans une profonde transformation de systèmes politiques et économiques.
L’eau de pluie est indispensable au bon fonctionnement des écluses qui permettent de franchir la chaîne de montagnes que traverse l’isthme.
Aujourd'hui, il pèse 60 000 tonnes, gaspille constamment 10 gigawatts (plus que la Belgique ou le Chili) pour traiter moins de 7 transactions par seconde : moins qu'un modem de 33 bps de 1990.
Cela pourrait être une blague si elle n'avait pas un impact environnemental aussi gigantesque, si elle ne permettait pas l'industrie des rançongiciels d'un milliard de dollars et si elle n'écrasait pas des milliers de vies dans le processus.
«Homo sapiens a évolué pour se reproduire de façon exponentielle, s'étendre géographiquement et consommer toutes les ressources disponibles, explique le professeur Rees. Dans la majeure partie de l'histoire de l'évolution humaine, de telles tendances expansionnistes ont entraîné des conséquences négatives. Cependant, la révolution scientifique et l'utilisation des combustibles fossiles ont réduit de nombreuses formes de rétroaction négative, nous permettant alors de réaliser tout notre potentiel de croissance exponentielle. »
Voici comment les plates-formes meurent : premièrement, elles servent leurs utilisateurs ; puis elles abusent de leurs utilisateurs pour améliorer les choses pour leurs clients professionnels ; enfin, elles abusent de ces clients professionnels pour récupérer toute la valeur pour elles-mêmes. Ensuite, elles meurent.
Bpifrance Création propose de participer gratuitement à des conférences en ligne sur différentes thématiques entrepreneuriales. Des experts partageront leurs conseils et répondront aux questions sur les aspects juridiques, le financement, la création et la reprise d'entreprise, la gestion et le développement commercial ainsi que la transmission d'entreprise.
Très intéressant édito de France Info sur le raté des retraites. Son point : Matignon serait furieux contre le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui, en définissant plusieurs scénarios prévisionnels, a empêché tout consensus sur la nécessité (ou non) d’une réforme. Et ça pose un problème.
Celui-ci avait déjà été posé en 1942 par Paul Valéry : "Ce qui est simple est toujours faux. Ce qui ne l’est pas est inutilisable". En clair, en présentant dans ses rapports des scénarios aux résultats parfois diamétralement opposés, le COR a rappelé la complexité des enjeux avec des hypothèses (croissance, démographie, productivité ...) par définition soumises à de "fortes incertitudes". Mais ce faisant, il a surtout, sans le vouloir, rendu impossible un débat public serein puisque comme le résume la PM, chacun a retenu "le scénario qu’il souhaite".
Or, sur quoi se basent justement nos systèmes démocratiques ? La capacité à s’entendre sur les faits qui permet de trancher sur les solutions politiques les plus justes/adaptées. Si ce consensus préalable n’est pas possible (et il ne le sera probablement pas plus sur d’autres questions majeures et tout aussi complexes comme la refonte de la fiscalité ou la politique migratoire), la démocratie est paralysée. Un vrai problème.
Une personne née en 1950 aura connu au cours de sa vie une élévation autour de 1,1 °C par rapport au niveau de la période 1850-1900.
En revanche, la personne née en 2020 commencera sa vie avec un réchauffement à +1,1 °C et sera plus susceptible de la terminer sur un scénario entre +2 °C et +3 °C, voire dans le scénario des émissions les plus hautes entre +3,5° et +4 °C.
Selon l'anthropologue Marvin Harris - podcast de Nate Hagens, une société serait composée de 3 structures :
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La superstructure (l'idéologie d'une société, ses valeurs, son histoire commune, etc.)
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La structure (les institutions, la loi, les règles économiques, etc.)
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L'infrastructure (la population, l'utilisation des ressources énergétiques, etc)
Pour creuser le sujet : https://slatestarcodex.com/2014/07/30/meditations-on-moloch/
Les négos entre grande distrib' et industriels de l'agro-alimentaire se sont achevées hier. Mal.
La fédération du Commerce et de la Distribution prévient : la hausse à venir – dès mars – sera de 10%. Les comptes sont donc les suivants : sur les 12 derniers mois, le prix de nos caddies a augmenté de 14,5% en moyenne, dès demain il faut donc s’attendre à +10% supplémentaires. Cela fait du +26% en 15 mois. Un quart de plus à la caisse. Ça commence à faire mal.
Selon l’Insee, les prix de l’alimentation resteront "élevés" toute l'année 2023 et seront responsables de "la plus grosse contribution à l’inflation, devant l’énergie".
Le gouvernement annonce des mesures "d'ici le 15 mars" avec pour objectif la mise en place d'un dispositif permettant aux Français "d'acheter les produits dont ils ont besoin au quotidien à prix cassés".
“Pour tout problème complexe, il existe une solution qui est claire, simple et fausse”
H.L Mencken
Moi également, j'en ai assez du règne du raccourci, du couple gentil / méchant, des solutions toutes faites inefficaces.
“La ressource la plus rare n’est ni le pétrole, ni le minerai, ni l’air pur, ni le capital, ni le travail, ni la technologie. C’est notre capacité à nous écouter, à apprendre les uns des autres et à rechercher la vérité plutôt qu’à avoir raison. »
Donella Meadows
La France vit depuis longtemps au-delà de ses moyens : notre empreinte écologique est trop forte et nos déficits atteignent des sommets. À côté de cela, il faudrait davantage d'argent pour les services publics et davantage d'investissements pour préparer l'avenir.
Mais comment faire, alors que les Français ont déjà le sentiment de vivre moins bien qu'avant ? Pour nos gouvernants, l'affaire est entendue. La population doit accepter plus d'efforts de compétitivité, afin de stimuler la production et les exportations.
Quelles sont les conséquences de cette orientation politique ? Davantage de dépendance internationale, le creusement des inégalités et des objectifs écologiques non atteints. Pour quel résultat jusqu'ici ? Un déficit commercial record, le pouvoir d'achat en tête des préoccupations et un pays divisé comme jamais !
En réalité, le problème est pris dans le mauvais sens. Pour vivre à la hauteur de nos moyens, la priorité est d'agir sur la consommation. C'est ainsi qu'il deviendra possible d'améliorer la résilience du pays, de relocaliser des activités industrielles, de réduire les inégalités et de retrouver des marges de manœuvre budgétaires.
150 bombes nucléaires US, stockées à Kleine Brogel en Belgique, Büchel en Allemagne, Aviano et Ghedi en Italie, Volkel aux Pays-Bas et Incirlik en Turquie, au cœur de l'Europe, au milieu de tensions géopolitiques croissantes...
Si besoin était de rassurer, le porte parole du Pentagone déclare à propos de ces ogives :
« Sans rentrer dans les détails de notre arsenal nucléaire, la modernisation des armes nucléaires B61 américaines est en cours depuis des années et les plans visant à remplacer de manière sûre et responsable les anciennes armes par les versions améliorées B61-12 font partie d'un effort de modernisation planifié et programmé de longue date. Il n'est en aucun cas lié aux événements actuels en Ukraine et n'a pas été accéléré de quelque manière que ce soit. »
Un article éclairant, richement documenté.
Un dialogue de sourd ? ou pas ? C’est tout à fait vertigineux sur le fond et tout à fait remarquable sur la forme.
Turing aurait montré que pour élaborer un algo avancé, il faut commencer par en réaliser un du niveau d'un enfant. Est-ce le cas ?
Selon l'IFOP, 68% des Français apparaissent favorables à la mise en place d’une réforme des retraites qui ramènerait l’âge légal de départ à 60 ans. Des écarts en fonction de la proximité partisane émergent : les sympathisants de la majorité présidentielle (44% de favorables) se révèlent beaucoup moins enthousiastes à un retour de l’âge légal de départ à 60 ans que les proches de la gauche et de la droite radicale (90% pour les partisans de LFI et 84% pour ceux du RN). Dans l’ensemble, les opinions publiques françaises ne semblent ainsi pas adhérer à la nouvelle réforme des retraites promise par Matignon, qui repousserait l’âge de la retraite à 65 ans.
Macron à ses ministres :
"Mettez-vous du côté des gens», pour «entendre» les Français à l'heure où les crispations sont nombreuses."
Qu'est-ce à dire ?
Non selon le TTSO du 03/01/2023 :
"NON un travailleur français ne bosse pas moins que ses voisins européens, spécifiquement Allemands, Hollandais ou "nordiques". En prenant la photo complète, c’est-à-dire en incluant les travailleurs à temps partiel, les indépendants, les jours de congés, les RTT et autres 8 mai (peu fêté en Allemagne), un actif occupé en France travaille 1 511 heures/an, à peu près comme au UK (1 537 heures), mais 5% de plus qu’au Pays-Bas et 9% de plus qu’en Allemagne (1 383 heures) ! Le problème français, c’est le taux d’emploi aux extrémités de la courbe : chez les moins de 25 ans et chez les plus de 55 ans, moins en emploi que chez nos voisins. On peut légitimement douter de l’effet de l’allongement de la durée de cotisation nécessaire sur la correction de cette faiblesse – bien avérée, elle – de l’économie française."
En complément du cortecs, cette playlist rassemble l'intégralité des cours donnés par Richard Monvoisin en 2016-2017 à l'Université Grenoble Alpes pour appréhender la démarche scientifique et sa portée critique à partir de ses frontières : paranormal, pseudosciences, médecines dites "alternatives", pseudo-psychologies, interactions science–dogme comme dans les créationnismes ou rapport science-politique dans les idéologies.
D'utilité publique, à prendre néanmoins avec un esprit critique !
Cette page présente une liste de ressources permettant de développer son esprit critique, sa pensée critique ou sceptique (critical or skeptical thinking chez les anglophones).
Les termes pour désigner ces activités sont multiples : zététique, à la suite d’Henri Broch, hygiène préventive du jugement comme Jean Rostand, ou autodéfense intellectuelle à l’instar de Noam Chomsky.
Tout commence par cet article :
Dont il convient de compléter la lecture par l'écoute de ces interviews :
- Comment la France va-t-elle s’en sortir ? Loïk Le Floch-Prigent
- Situation du Nucléaire en France : Les vérités de M. HENRI PROGLIO - Ancien PDG de EDF
- Yves Bréchet, audition "Souveraineté et indépendance énergétique de la France"
- Pierre Gadonneix, président d'honneur d'EDF
- Le président du directoire de RTE Xavier Piechaczyk
- Anne Lauvergeon, ancienne Présidente d'Areva
Voici une vidéo illustrant les conclusions du rapport "Limits to growth" (datant en 1972). Dennis Meadows y argumente sur les limites à la croissance dans un format "coup de poing". A l'époque, tous les scénarios montrent que la croissance s'arrête quelque part entre 2020 et 2060.
"Pourquoi n'éviterons-nous pas l'effondrement ? Eh bien, il y a plusieurs raisons mais l'une d'entre elles est que nous vivons quelque chose entre 60 et 70% au dessus de la biocapacité de la Terre."
Aujourd'hui, il est trop tard pour le développement durable, mais il n'est pas trop tard pour créer et structurer des petites sociétés résilientes.
Le Taïwanais TSMC est pressé d’investir massivement aux US qui fonce à marche forcée vers son indépendance en matière de production de puces électroniques face a l’invasion à venir de Taïwan par la Chine.
À la question que l’on se pose :
"Et l'Europe dans tout cela?"
On ne peut répondre que par une autre question :
"Et l'Europe dans tout cela?".
Le Parisien nous dit où aller vivre pour améliorer notre pouvoir d'achat : Niort, Châteauroux, Laval, Nevers et Belfort.
Nous préparons les valises ...
Nos hésitations contradictoires et successives sur le nucléaire ont fait passer la France d’une situation où elle importait de l’électricité 30 jours/an (c’était la moyenne ces 10 dernières années) à 213 jours d’importation en 2022.
Souverainement, écologiquement et financièrement : un désastre.
Le monopole de l'Etat sur la violence n'existe plus en Russie.
Je pose là la traduction automatiquement en français :
Déclarer que vous respectez les « règles de Crocker » signifie que d'autres personnes sont autorisées à optimiser leurs messages à des fins d'information, et non pour être gentilles avec vous.
Les règles de Crocker signifient que vous avez accepté l'entière responsabilité du fonctionnement de votre propre esprit : si vous êtes offensé, c'est de votre faute. N’importe qui est autorisé à vous traiter d’idiot et à prétendre vous rendre service. (Ce qui, en fait, serait le cas.
L'un des gros problèmes de cette culture est que tout le monde a peur de vous dire que vous avez tort, ou pense qu'il doit contourner cela.) Deux personnes utilisant les règles de Crocker devraient être capable de communiquer toutes les informations pertinentes dans un minimum de temps, sans paraphrase ni formatage social. Évidemment, ne déclarez pas que vous respectez les règles de Crocker à moins d'avoir ce genre de discipline mentale.
Notez que les règles de Crocker ne signifient pas que vous pouvez insulter les gens ; cela signifie que les autres n'ont pas à se soucier de savoir s'ils vous insultent. Les règles de Crocker sont une discipline et non un privilège. De plus, profiter des règles de Crocker n’implique pas de réciprocité. Comment est-ce possible ?
Les règles de Crocker sont quelque chose que vous faites pour vous-même, pour maximiser les informations reçues - pas quelque chose pour lequel vous serrez les dents et faites comme une faveur.
Les « règles de Crocker » portent le nom de Lee Daniel Crocker.
Saul Alinsky est un militant américain, dans les années 1960, qui a mobilisé des ghettos, qui était déclaré "ennemi n°1" par la presse, qui voyait se liguer contre lui, sur le tarmac de l'aéroport lorsqu'il approchait d'une ville, le Ku Klux Klan et le conseil municipal. Et tout ça sans fusil. Avec au contraire, par exemple, le prout comme instrument révolutionnaire, ou encore la grève des toilettes comme menace. C'est le Sun Tzu de l'agit-prop, le Clausewitz de la guérilla sociale, le champion du " jiu-jitsu politique de masse ". Grâce à lui, parfois, David l'emportait contre Goliath. L'emporte encore. Car, en rédigeant un " manuel ", en fondant des "écoles", Saul Alinsky a fait des émules. Des tas d'activistes se sont inspirés de ses méthodes, où le rire sert souvent d'arme, où la ruse prime sur la force, d'un pragmatisme roublard.
Synthèse du livre Rules for radicals de Saul Alinsky, un manuel pour les révolutionnaires ''made in USA'' :
- S’intégrer et observer
- Faire émerger collectivement les problèmes
- Commencer par une victoire facile
- Organiser et intensifier les luttes
- Se rendre inutile et partir
L’édition française de 1976 "manuel de l'animateur social" est épuisée mais disponible en .pdf.
L’ouvrage aborde un certain nombre de problématiques :
le débat entre fins et moyens
La question "la fin justifie-t-elle les moyens ?" n’a pas de sens en soi. Les populations n’ont pas toujours le choix des moyens dans une lutte. La question de la moralité des moyens peut être un prétexte à ne pas agir. Le point de repère pouvant être alors de savoir si les moyens choisis servent le plus grand nombre et non pas seulement ma personne.
Série de règles se rapportant à l’éthique de la fin et des moyens :
- 1ère règle : l’importance que l’on attache à l’éthique de la fin et des moyens est inversement proportionnelle aux intérêts que nous avons dans l’affaire.
- 2ème règle : l’éthique de la fin et des moyens varie selon les positions politiques de ceux qui se posent en juges.
- 3ème règle : En temps de guerre la fin justifie n’importe quel moyen.
- 4ème règle : On ne doit jamais juger de l’éthique de la fin et des moyens en dehors du contexte dans lequel se passe l’action.
- 5ème règle : Le souci de la morale de la fin et des moyens augmente avec le nombre de moyens disponibles et vice versa. "Pour moi (Saul Alinsky) la morale consiste à faire ce qui est le mieux pour le maximum de gens".
- 6ème règle : On aura d’autant plus tendance à évaluer les critères moraux des moyens que la fin est moins importante.
- 7ème règle : D’une façon générale, le succès ou l’échec constituent un facteur déterminant de la morale. C’est ce qui fait toute la différence entre le traître et le héros. Un traître qui réussit ça ne s’est jamais vu. S’il réussit ce n’est plus un traître mais un père fondateur.
- 8ème règle : les critères moraux des moyens varient selon que ces derniers sont utilisés à une époque de défaite ou de victoire imminente. "Le même moyen employé à un moment où la victoire semble assurée peut être considéré comme immoral, alors qu’utilisé dans des circonstances désespérées, afin d’éviter le pire, la défaite, la question de moralité ne serait pas soulevée."
- 9ème règle : Tout moyen qui s’avère efficace est automatiquement jugé immoral par
l’opposition. - 10ème règle : Vous devez tirer le meilleur parti de ce que vous avez et habiller le tout
d’un voile de moralité. - 11ème règle : Les objectifs définis doivent prendre la forme de slogans très concis et généraux. L’histoire est faite d’actions qui permettent à un objectif d’en déclencher un autre.
La formation de "l’organisateur "
Liste types de qualités pour un bon organisateur :
Curiosité : La vie pour un organisateur est la recherche d’un plan d’ensemble, la recherche de ressemblances dans les différences apparentes, de différences dans les ressemblances apparentes, la recherche d’un ordre dans le désordre, la recherche d’un sens autour de lui, la recherche d’une façon de se situer par rapport à lui même, une recherche incessante.
Irrévérence : La curiosité et l’irrévérence vont de pair. L’homme curieux en arrive vite à
demander "est-ce que tout ceci est vrai ?". Pour celui qui pose des questions rien n’est sacré. Il hait le dogme et rejette toute définition catégorique de la morale qui n’en admettrait aucune autre. Il provoque, il agite, dérange, désacralise, bouscule.
Imagination : L’imagination est inséparable de la curiosité et de l’irrévérence. Pour
l’organisateur l’imagination c’est le dynamisme qui le lance et le soutient dans toute son action. L’imagination produit l’étincelle du démarrage et entretient la force qui le pousse à organiser en vue du changement. Mais ce n’est pas seulement l’énergie qui permet à l’organisateur d’organiser, c’est aussi la base de l’efficacité dans l’action et dans la tactique. Pour évaluer et anticiper de façon réaliste les réactions probables de l’ennemi, il doit être capable de se mettre dans sa peau et d’imaginer ce qu’il ferait à sa place.
Sens de l’humour : L’organisateur qui cherche avec un esprit libre et ouvert, qui ne connaît pas la certitude, qui hait le dogme, trouve dans le rire, non seulement une façon de garder l’esprit
sain, mais également une clé qui lui permet de comprendre la vie. Pour un tacticien, l’humour est un élément essentiel de succès car les armes les plus puissantes du monde sont la satire et le ridicule. Le sens de l’humour permet de garder une juste perspective des choses et de prendre la réalité pour ce qu’elle est, une pincée de poussière qui brûle en l’espace d’une seconde.
Pressentiment d’un monde meilleur : Le travail d’un organisateur consiste essentiellement en menues tâches répétitives et ennuyeuses. Si on compare ce qu’il fait à l’ensemble de l’œuvre dans laquelle il est engagé, sa part est plutôt mince. Ce qui lui permet de continuer c’est qu’il entrevoit la grande "fresque" qu’avec d’autres il est en train de créer. Chaque morceau est essentiel.
Une personnalité organisée : L’organisateur doit être bien organisé lui-même pour se sentir à l’aise dans une situation désorganisée, et il doit être rationnel au milieu des irrationalités qui l’entourent. A de rares exceptions près, on s’appuie sur de mauvaises raisons pour faire le bien. C’est perdre son temps que d’exiger que l’on fasse le bien pour de bonnes raisons, c’est se battre
contre des moulins à vent. Il lui faut donc chercher à utiliser les mauvaises raisons qu’on a d’agir, pour parvenir au bon résultat. Il doit pouvoir se servir de ce qui est irrationnel pour tâcher d’avancer vers un monde rationnel.
Une schizophrénie politique bien intégrée : L’organisateur doit se faire schizophrène,
politiquement parlant, afin de ne pas se laisser prendre totalement au jeu. Avant de pouvoir passer à l’action, l’homme doit pouvoir se polariser sur une question. Il agira quand il sera convaincu que sa cause est à cent pour cent du côté des bons et que ses opposants sont à cent pour cent du côté des méchants. Il sait, l’organisateur, que l’on ne passera pas à l’action si les problèmes ne sont pas polarisés de cette façon. Ainsi l’organisateur doit se dédoubler. D’un côté, l’action où il s’engage prend tout son champ de vision, il a raison à cent pour cent, le reste égale zéro. Il jette toutes ses troupes dans la bataille. Mais il sait qu’au moment de négocier il lui faudra tenir compte à quatre vingt-dix pour cent du reste. Il a deux consciences en lui et elles doivent vivre en harmonie. Seule un personne organisée peut à la fois se diviser et rester unifiée.
Ego : La trame de toutes ces qualités souhaitées chez un organisateur est un ego très fort, très solide. L’ego est la certitude absolue qu’a l’organisateur de pouvoir faire ce qu’il pense devoir faire et de réussir dans la tâche qu’il a entreprise. Un organisateur doit accepter sans crainte, ni anxiété, que les chances ne soient jamais de son bord. Fort de cet ego il est un homme d’action qui agit. L’idée de se dérober ne fait jamais long feu chez lui. La vie est action.
Un esprit libre et ouvert, une relativité politique : Toutes les qualités citées auparavant
donnent une souplesse. S’étant forgé une personnalité forte, l’organisateur peut se passer de la sécurité qu’apportent les idéologies ou les solutions miracles. Il sait que la vie est une quête perpétuelle d’incertitudes et la seule certitude est que la vie est incertitude. Il faut vivre avec cela. Il sait que toutes les valeurs sont relatives, dans un monde où tout est relatif, y compris la politique. Equipé de ces qualités, il a peu de chances de tourner au cynisme ou à la désillusion, car il n’a pas d’illusion. Enfin, l’organisateur est constamment en train de créer : il crée du nouveau à partir du vieux et sait que les nouvelles idées ne peuvent naître que d’un conflit. L’œuvre de création est à ses yeux ce qui donne le sens le plus profond de la vie. Sans cesse tendu vers la nouveauté, il se sent incapable de supporter ce qui se répète, ce qui est immuable.
C’est la différence essentielle entre le chef et l’organisateur. Le chef aspire au pouvoir,
l’organisateur cherche à créer du pouvoir pour permettre aux autres de s’en servir.
Les tactiques de l’organisateur :
- 1° règle : le pouvoir n’est pas seulement ce que vous avez, mais également ce que
l’ennemi croit que vous avez. - 2° règle : ne sortez jamais du champ d’expérience de vos gens.
- 3° règle : sortez du champ d’expérience de l’ennemi chaque fois que c’est possible. Car
chez lui c’est la crainte, la confusion, l’abandon que vous voulez provoquer. - 4° règle : mettre l’ennemi au pied du mur de ses propres déclarations morales.
- 5° règle : le ridicule est l’arme la plus puissante dont l’homme dispose.
- 6° règle : une tactique est bonne si vos gens ont du plaisir à l’appliquer.
- 7° règle : une tactique qui traîne trop en longueur devient pesante
- 8° règle : maintenir la pression
- 9° règle : la menace effraie généralement davantage que l’action elle-même.
- 10° règle : le principe fondamental d’une tactique, c’est de faire en sorte que les
événements évoluent de façon à maintenir, sur l’opposition, une pression permanente qui provoquera ses réactions. - 11° règle : en poussant suffisamment loin un handicap on en fait finalement un atout
- 12° règle : une attaque ne peut réussir que si vous avez une solution de rechange toute prête et constructive. Vous ne pouvez vous laisser prendre au piège par l’ennemi quibrusquement virerait de bord et accepterait de satisfaire à vos revendications en vous disant :"nous ne savons pas comment régler ce problème dites-nous comment faire".
- 13° règle : Il faut choisir sa cible, la figer, la personnaliser et polariser sur elle au
maximum.
Eléments de conclusion : La première tâche de l’organisateur c’est de raviver l’espoir c’est à dire communiquer les moyens et les tactiques qui donneront aux gens le sentiment qu’ils détiennent les instruments du pouvoir et qu’ils peuvent désormais faire quelque chose.
Les sociétés doivent désormais oublier toutes les inepties qu’elles ont pu dire sur le secteur privé. Non seulement parce que les contrats gouvernementaux et les affectations des fonds du gouvernement ont depuis longtemps franchi la ligne de démarcation entre le secteur privé et le secteur public mais également parce que tous les américains et toutes les sociétés américaines appartiennent aussi bien au secteur privé qu’au secteur public ; "public" , en ce sens que nous sommes américains et concernés par le bien-être national. Nous avons tous un double devoir, et les sociétés devraient bien le reconnaître dés maintenant si elles veulent survivre. La pauvreté, la discrimination, la maladie, la criminalité, doivent, tout autant que les profits, faire partie de leurs soucis.