En vidéo, l'intégralité des cours donnés par Richard Monvoisin en 2016-2017 à l'Université Grenoble Alpes pour appréhender la démarche scientifique et sa portée critique à partir de ses frontières :
- paranormal,
- pseudosciences,
- médecines dites "alternatives",
- pseudo-psychologies,
- interactions science–dogme (tels les créationnismes ou les rapport entre science-politique dans les idéologies).
D'utilité publique.
L'Union européenne se bat tous les jours pour tenter de trouver une politique énergétique cohérente, sans succès pour l'instant. Les sanctions que l'Europe adopte face à la Russie, dans le sillage des États-Unis, touchent durement la Russie mais la touchent tout autant. La flambée du gaz a provoqué une flambée du prix de l'électricité et cette flambée de l'électricité a freiné brutalement la croissance européenne.
L'Europe a montré ses faiblesses. Le contraste est frappant avec les États-Unis qui sortent renforcés de cette crise. Le fossé entre l'Europe et les États-Unis se creuse :
- des États-Unis indépendants en matière d'énergie et même exportateurs, et une Europe totalement dépendante,
- des États-Unis de plus en plus protectionnistes à l'image de la Chine et une Europe qui reste toujours ouverte.
The Economist publie une enquête qui anticipe 147 000 morts supplémentaires en Europe en cas d’hiver modéré (= températures comparables à la moyenne des hivers 2000-2019). Si l’hiver est très rude, le bilan passerait à 185 000.
Si j’ai acheté l’obligation grecque à sa valeur nominale (soit 1 000 €), et que cette obligation paie un coupon annuel de 6,25% et que je la détiens jusqu’à son remboursement en 2020, alors mon rendement effectif avant impôts sera égal au coupon, c’est-à-dire 6,25%. On parle aussi de rendement brut.
Les obligations sont des titres échangeables. Cela signifie que les détenteurs des obligations peuvent vendre leurs titres librement (à condition de trouver des acheteurs bien sûr) à d’autres investisseurs qui souhaitent en acquérir. Les prix auxquels ces transactions se font sont librement fixés sur le marché, et reflètent l’appétit plus ou moins forte pour les titres.
Et lorsque le prix d’une obligation change cela affecte son rendement. En effet, imaginons que j’ai pu acheter le même titre décrit ci-dessus non pas à sa valeur nominale de 1 000 € mais à 900 €. Alors je vais non seulement recevoir 6,25% sur 1 000 €, c’est-à-dire 62,50 € par an, mais aussi toucher 1 000 € à la maturité. On voit bien que cela représente un rendement supérieur à 6,25% puisque 62,50 (le coupon) / 900 (mon investissement) est égal à 6,94% et en plus je “gagne” 100 € à la date de remboursement.
Or en 2010 et 2011, la Grèce est rentré dans une crise financière profonde, causée notamment par des révélations que ses niveaux d’endettement et de déficit avaient été gravement sous-rapportés les années précédentes, provoquant une crise de confiance, se traduisant par de sérieux doutes quant à la capacité de la Grèce de pouvoir rembourser sa dette. La combinaison de ces facteurs ont poussé de nombreux détenteurs d’obligations grecques à la vente, face à un nombre de plus en plus petit d’acheteurs, provoquant une chute brutale des cours de ses obligations.
Le marché obligataire est celui sur lequel les agents économiques privés (entreprises et institutions financières) ainsi que les États se financent. La loi de l’offre et de la demande détermine les prix, que l’on nomme “rendement” ou “taux d’intérêt” sur ces marchés. Le principe est simple, lorsqu'un État ou une société souhaite emprunter, il peut émettre une obligation, c'est-à-dire un titre de créance donnant à celui qui le détient un taux d'intérêt et une date de remboursement de sa valeur nominale (son investissement).
Les créanciers potentiels peuvent ainsi décider d'acheter lesdites obligations, sur la base du rendement espéré, lui-même fonction du risque de défaut, des perspectives de croissance, mais aussi de l’inflation anticipée.
Si le mot de 2022 était inflation, celui de 2023 sera ralentissement ou récession.
Le pic de l'inflation est derrière nous. C'est une certitude. La croissance ralentit. C'est une certitude aussi. Pour l'instant, nous sommes toujours sur un scénario de soft landing, un passage par une croissance plus ou moins nulle, avant un rebond. Une dégradation significative de la situation sanitaire en Chine relancerait les spéculations de hard landing.
C'est un agrégateur des instances Shaarli ? je lis bien ?
On attend avec une certaine impatience que ce générateur de microsite minimaliste soit disponible publiquement. A date son lien Github est toujours en erreur.
Regex is difficult to write and comprehend to the average human. This website uses artificial intelligence to automate this task by translating back and forth between English and RegEx
Il y a une théorie qui dit que si jamais quelqu'un découvre exactement à quoi sert l'Univers et pourquoi il est là, il disparaîtra instantanément et sera remplacé par quelque chose d'encore plus bizarre et inexplicable. Il existe une autre théorie qui affirme que cela s'est déjà produit.
Douglas Adams, The Restaurant at the End of the Universe
Le Parisien nous dit où aller vivre pour améliorer notre pouvoir d'achat : Niort, Châteauroux, Laval, Nevers et Belfort.
Nous préparons les valises ...
Nos hésitations contradictoires et successives sur le nucléaire ont fait passer la France d’une situation où elle importait de l’électricité 30 jours/an (c’était la moyenne ces 10 dernières années) à 213 jours d’importation en 2022.
Souverainement, écologiquement et financièrement : un désastre.
Il y a cinquante ans, le premier jeu vidéo, "Pong" d'Atari, était créé.
Le jeu initial ne reposait sur aucun logiciel, il était intégralement implémenté avec du matériel.
Que seront dans cinquante ans les concepts émergents d'aujourd'hui ?
Dans quelle mesure pourront-ils être mis en œuvre différemment ?
Le Narrateur est le personnage principal de la Recherche et pourtant il n’a ni nom ni prénom.
Proust a toujours refusé d’être confondu avec lui aussi a-t-il pris soin d’occulter son prénom tout au long de l’œuvre sauf à deux exceptions. En effet le prénom « Marcel » apparaît à deux reprises dans La Prisonnière.
Dès qu’elle [Albertine] retrouvait la parole elle disait : « Mon » ou « Mon chéri » suivis l’un ou l’autre de mon nom de baptême, ce qui, en donnant au narrateur le même nom qu’à l’auteur de ce livre, eût fait : « Mon Marcel « , « Mon chéri Marcel « . (Pris 75/67)
"Le scénario Proust" réalise le singulier tour de force d'assembler toutes les scènes cruciales de la Recherche en dégageant son architecture d'ensemble.
Tel l'œuvre originale, dont la fin boucle vers le début dans une spirale temporelle infinie, la pièce peut se vivre à deux niveaux :
- l'expérience que le narrateur fait de la recherche du temps qu'il croit avoir perdu
- l'expérience du livre que la narrateur écrit une fois qu'il a retrouvé le temps
Si le projet théâtral n’a pas abouti, l’idée a quand même suffisamment fait son chemin pour que la troupe de la Comédie-Française participe pour France-Culture à une ambitieuse réalisation sonore :
- "Le scénario Proust" sur France culture : partie 1
- "Le scénario Proust" sur France culture : partie 2
Cette interprétation est une réelle opportunité de découvrir l'œuvre de Proust autrement que par sa lecture.
Après interstellar, un autre morceau tout aussi magnifique, un peu plus rapide mais plus simple à jouer techniquement.
A faire monter les larmes aux yeux.
J'aime ce morceau magique, son mouvement lent et minimaliste.
Petit difficulté pour aller chercher les notes à droite du kalimba avec la main gauche.
« Au clair de la lune » : morceau arrangé avec simplicité et efficacité. Il me reste à travailler et à comprendre l'harmonie de cet arrangement.
Une citation attribuée à Louis Pasteur, traduite par google puis "interpréteé" par https://dream.ai/ dans une ambiance Steampunk.
L'IA à ses raisons que la raison ignore.
"Le hasard ne favorise que les esprits préparés."
Louis Pasteur
Et voilà : le froid nous fait des haleines. Il doit y avoir un mot en ouzbek pour mettre le doigt sur le plaisir un peu inconfortable ressenti à relire les mêmes pages d'un livre le lendemain de les avoir déjà lues en étant passé à côté, cette seconde fois prenant réellement la mesure de ce qui a été écrit. Ou peut-être qu'il s'agit simplement de préférer une situation connue ? Il n'est pas rare de délaisser les œuvres neuves pour mieux reprendre au hasard le fil d'une intrigue déjà vue ou lue mille fois par le passé pour pouvoir, tombant en plein milieu, se dire est-ce qu'il a déjà été poignardé à ce stade ? ou tiens, elle n'est pas encore morte, sans oublier bien sûr ils ne savent pas encore qu'ils s'aiment mais moi si.
(c) Naoki Urasawa, 20th Century Boys, Panini
Tayasui Sketches Pro est une app de dessin qui fonctionne sur iPad. L'application dispose d'un mode de dessin "aquarelle" qui simule plutôt bien les mélanges de couleurs et l'effet humide propre à cette technique.
On peut en avoir un bel aperçu ici à travers cet exemple qui présente la composition d'une nature morte minimaliste.
Mastodon supporte la migration d'un compte d'une instance vers une autre, en conservant la liste des comptes suivis (abonnés) et les personnes mutés et les serveurs bloqués.
Une réserve cependant, au moment où sont écrites ces lignes, il n’est pas possible de transférer les pouets (messages/publications), mais il est cependant possible de sauvegarder l’intégralité du profil Mastodon et de l'importer sur une nouvelle instance.
Tout est présenté par le menu dans ce guide.
Les obligations en la matières sont encore trop souvent prises à la légère.
Le 10 novembre 2022, la CNIL a prononcé à l’encontre de la société DISCORD INC. une amende de 800 000 euros pour avoir manqué à plusieurs obligations du RGPD :
- Un manquement à l’obligation de définir et de respecter une durée de conservation des données adaptée à l’objectif visé (article 5.1.e du RGPD)
- Un manquement à l’obligation d’information (article 13 du RGPD)
- Un manquement à l’obligation de garantir la protection des données par défaut (article 25.2 du RGPD)
- Un manquement à l’obligation d’assurer la sécurité des données personnelles (article 32 du RGPD)
- Un manquement à l’obligation d’effectuer une analyse d’impact relative à la protection des données (article 35 du RGPD)
Le montant a été décidé au regard des manquements retenus, du nombre de personnes concernées, mais aussi en tenant compte des efforts réalisés par la société pour se mettre en conformité tout au long de la procédure et du fait que son modèle d’affaires n’est pas fondé sur l’exploitation des données personnelles.
Le monopole de l'Etat sur la violence n'existe plus en Russie.
Dans cette vidéo, Sébastien Bailly présente un bouquin pour apprendre à libérer son écriture.
J'en retiens 2 exercices simples :
- c'était, c'est, ce sera (par exemple "c'était quelques notes de musique, c'est devenu le tube de l'été, ce sera vite oublié")
- prendre à la lettre des expressions et écrire des textes qu'elles inspirent (par exemple "je cherche mes mots", "avoir un chat dans la gorge", ou toute autre expression surannée )
Image générée avec un simple prompt; "Paris".
J'aime le style couteau et gouache, le dessin pourrait être reproduit avec l'aide d'une tablette lumineuse
La loi de Kleiber, formulée par le biologiste Max Kleiber au début des années 1930, énonce que pour la majorité des vertébrés supérieurs, le métabolisme est proportionnel à la masse corporelle élevée à la puissance ¾.
Au travers d'un très simple exercice construit autour de 6 images, on montre comment notre imagination est souvent la victime de notre savoir, et comment il est possible de la libérer.
Je pose là la traduction automatiquement en français :
Déclarer que vous respectez les « règles de Crocker » signifie que d'autres personnes sont autorisées à optimiser leurs messages à des fins d'information, et non pour être gentilles avec vous.
Les règles de Crocker signifient que vous avez accepté l'entière responsabilité du fonctionnement de votre propre esprit : si vous êtes offensé, c'est de votre faute. N’importe qui est autorisé à vous traiter d’idiot et à prétendre vous rendre service. (Ce qui, en fait, serait le cas.
L'un des gros problèmes de cette culture est que tout le monde a peur de vous dire que vous avez tort, ou pense qu'il doit contourner cela.) Deux personnes utilisant les règles de Crocker devraient être capable de communiquer toutes les informations pertinentes dans un minimum de temps, sans paraphrase ni formatage social. Évidemment, ne déclarez pas que vous respectez les règles de Crocker à moins d'avoir ce genre de discipline mentale.
Notez que les règles de Crocker ne signifient pas que vous pouvez insulter les gens ; cela signifie que les autres n'ont pas à se soucier de savoir s'ils vous insultent. Les règles de Crocker sont une discipline et non un privilège. De plus, profiter des règles de Crocker n’implique pas de réciprocité. Comment est-ce possible ?
Les règles de Crocker sont quelque chose que vous faites pour vous-même, pour maximiser les informations reçues - pas quelque chose pour lequel vous serrez les dents et faites comme une faveur.
Les « règles de Crocker » portent le nom de Lee Daniel Crocker.
Saul Alinsky est un militant américain, dans les années 1960, qui a mobilisé des ghettos, qui était déclaré "ennemi n°1" par la presse, qui voyait se liguer contre lui, sur le tarmac de l'aéroport lorsqu'il approchait d'une ville, le Ku Klux Klan et le conseil municipal. Et tout ça sans fusil. Avec au contraire, par exemple, le prout comme instrument révolutionnaire, ou encore la grève des toilettes comme menace. C'est le Sun Tzu de l'agit-prop, le Clausewitz de la guérilla sociale, le champion du " jiu-jitsu politique de masse ". Grâce à lui, parfois, David l'emportait contre Goliath. L'emporte encore. Car, en rédigeant un " manuel ", en fondant des "écoles", Saul Alinsky a fait des émules. Des tas d'activistes se sont inspirés de ses méthodes, où le rire sert souvent d'arme, où la ruse prime sur la force, d'un pragmatisme roublard.
Synthèse du livre Rules for radicals de Saul Alinsky, un manuel pour les révolutionnaires ''made in USA'' :
- S’intégrer et observer
- Faire émerger collectivement les problèmes
- Commencer par une victoire facile
- Organiser et intensifier les luttes
- Se rendre inutile et partir
L’édition française de 1976 "manuel de l'animateur social" est épuisée mais disponible en .pdf.
L’ouvrage aborde un certain nombre de problématiques :
le débat entre fins et moyens
La question "la fin justifie-t-elle les moyens ?" n’a pas de sens en soi. Les populations n’ont pas toujours le choix des moyens dans une lutte. La question de la moralité des moyens peut être un prétexte à ne pas agir. Le point de repère pouvant être alors de savoir si les moyens choisis servent le plus grand nombre et non pas seulement ma personne.
Série de règles se rapportant à l’éthique de la fin et des moyens :
- 1ère règle : l’importance que l’on attache à l’éthique de la fin et des moyens est inversement proportionnelle aux intérêts que nous avons dans l’affaire.
- 2ème règle : l’éthique de la fin et des moyens varie selon les positions politiques de ceux qui se posent en juges.
- 3ème règle : En temps de guerre la fin justifie n’importe quel moyen.
- 4ème règle : On ne doit jamais juger de l’éthique de la fin et des moyens en dehors du contexte dans lequel se passe l’action.
- 5ème règle : Le souci de la morale de la fin et des moyens augmente avec le nombre de moyens disponibles et vice versa. "Pour moi (Saul Alinsky) la morale consiste à faire ce qui est le mieux pour le maximum de gens".
- 6ème règle : On aura d’autant plus tendance à évaluer les critères moraux des moyens que la fin est moins importante.
- 7ème règle : D’une façon générale, le succès ou l’échec constituent un facteur déterminant de la morale. C’est ce qui fait toute la différence entre le traître et le héros. Un traître qui réussit ça ne s’est jamais vu. S’il réussit ce n’est plus un traître mais un père fondateur.
- 8ème règle : les critères moraux des moyens varient selon que ces derniers sont utilisés à une époque de défaite ou de victoire imminente. "Le même moyen employé à un moment où la victoire semble assurée peut être considéré comme immoral, alors qu’utilisé dans des circonstances désespérées, afin d’éviter le pire, la défaite, la question de moralité ne serait pas soulevée."
- 9ème règle : Tout moyen qui s’avère efficace est automatiquement jugé immoral par
l’opposition. - 10ème règle : Vous devez tirer le meilleur parti de ce que vous avez et habiller le tout
d’un voile de moralité. - 11ème règle : Les objectifs définis doivent prendre la forme de slogans très concis et généraux. L’histoire est faite d’actions qui permettent à un objectif d’en déclencher un autre.
La formation de "l’organisateur "
Liste types de qualités pour un bon organisateur :
Curiosité : La vie pour un organisateur est la recherche d’un plan d’ensemble, la recherche de ressemblances dans les différences apparentes, de différences dans les ressemblances apparentes, la recherche d’un ordre dans le désordre, la recherche d’un sens autour de lui, la recherche d’une façon de se situer par rapport à lui même, une recherche incessante.
Irrévérence : La curiosité et l’irrévérence vont de pair. L’homme curieux en arrive vite à
demander "est-ce que tout ceci est vrai ?". Pour celui qui pose des questions rien n’est sacré. Il hait le dogme et rejette toute définition catégorique de la morale qui n’en admettrait aucune autre. Il provoque, il agite, dérange, désacralise, bouscule.
Imagination : L’imagination est inséparable de la curiosité et de l’irrévérence. Pour
l’organisateur l’imagination c’est le dynamisme qui le lance et le soutient dans toute son action. L’imagination produit l’étincelle du démarrage et entretient la force qui le pousse à organiser en vue du changement. Mais ce n’est pas seulement l’énergie qui permet à l’organisateur d’organiser, c’est aussi la base de l’efficacité dans l’action et dans la tactique. Pour évaluer et anticiper de façon réaliste les réactions probables de l’ennemi, il doit être capable de se mettre dans sa peau et d’imaginer ce qu’il ferait à sa place.
Sens de l’humour : L’organisateur qui cherche avec un esprit libre et ouvert, qui ne connaît pas la certitude, qui hait le dogme, trouve dans le rire, non seulement une façon de garder l’esprit
sain, mais également une clé qui lui permet de comprendre la vie. Pour un tacticien, l’humour est un élément essentiel de succès car les armes les plus puissantes du monde sont la satire et le ridicule. Le sens de l’humour permet de garder une juste perspective des choses et de prendre la réalité pour ce qu’elle est, une pincée de poussière qui brûle en l’espace d’une seconde.
Pressentiment d’un monde meilleur : Le travail d’un organisateur consiste essentiellement en menues tâches répétitives et ennuyeuses. Si on compare ce qu’il fait à l’ensemble de l’œuvre dans laquelle il est engagé, sa part est plutôt mince. Ce qui lui permet de continuer c’est qu’il entrevoit la grande "fresque" qu’avec d’autres il est en train de créer. Chaque morceau est essentiel.
Une personnalité organisée : L’organisateur doit être bien organisé lui-même pour se sentir à l’aise dans une situation désorganisée, et il doit être rationnel au milieu des irrationalités qui l’entourent. A de rares exceptions près, on s’appuie sur de mauvaises raisons pour faire le bien. C’est perdre son temps que d’exiger que l’on fasse le bien pour de bonnes raisons, c’est se battre
contre des moulins à vent. Il lui faut donc chercher à utiliser les mauvaises raisons qu’on a d’agir, pour parvenir au bon résultat. Il doit pouvoir se servir de ce qui est irrationnel pour tâcher d’avancer vers un monde rationnel.
Une schizophrénie politique bien intégrée : L’organisateur doit se faire schizophrène,
politiquement parlant, afin de ne pas se laisser prendre totalement au jeu. Avant de pouvoir passer à l’action, l’homme doit pouvoir se polariser sur une question. Il agira quand il sera convaincu que sa cause est à cent pour cent du côté des bons et que ses opposants sont à cent pour cent du côté des méchants. Il sait, l’organisateur, que l’on ne passera pas à l’action si les problèmes ne sont pas polarisés de cette façon. Ainsi l’organisateur doit se dédoubler. D’un côté, l’action où il s’engage prend tout son champ de vision, il a raison à cent pour cent, le reste égale zéro. Il jette toutes ses troupes dans la bataille. Mais il sait qu’au moment de négocier il lui faudra tenir compte à quatre vingt-dix pour cent du reste. Il a deux consciences en lui et elles doivent vivre en harmonie. Seule un personne organisée peut à la fois se diviser et rester unifiée.
Ego : La trame de toutes ces qualités souhaitées chez un organisateur est un ego très fort, très solide. L’ego est la certitude absolue qu’a l’organisateur de pouvoir faire ce qu’il pense devoir faire et de réussir dans la tâche qu’il a entreprise. Un organisateur doit accepter sans crainte, ni anxiété, que les chances ne soient jamais de son bord. Fort de cet ego il est un homme d’action qui agit. L’idée de se dérober ne fait jamais long feu chez lui. La vie est action.
Un esprit libre et ouvert, une relativité politique : Toutes les qualités citées auparavant
donnent une souplesse. S’étant forgé une personnalité forte, l’organisateur peut se passer de la sécurité qu’apportent les idéologies ou les solutions miracles. Il sait que la vie est une quête perpétuelle d’incertitudes et la seule certitude est que la vie est incertitude. Il faut vivre avec cela. Il sait que toutes les valeurs sont relatives, dans un monde où tout est relatif, y compris la politique. Equipé de ces qualités, il a peu de chances de tourner au cynisme ou à la désillusion, car il n’a pas d’illusion. Enfin, l’organisateur est constamment en train de créer : il crée du nouveau à partir du vieux et sait que les nouvelles idées ne peuvent naître que d’un conflit. L’œuvre de création est à ses yeux ce qui donne le sens le plus profond de la vie. Sans cesse tendu vers la nouveauté, il se sent incapable de supporter ce qui se répète, ce qui est immuable.
C’est la différence essentielle entre le chef et l’organisateur. Le chef aspire au pouvoir,
l’organisateur cherche à créer du pouvoir pour permettre aux autres de s’en servir.
Les tactiques de l’organisateur :
- 1° règle : le pouvoir n’est pas seulement ce que vous avez, mais également ce que
l’ennemi croit que vous avez. - 2° règle : ne sortez jamais du champ d’expérience de vos gens.
- 3° règle : sortez du champ d’expérience de l’ennemi chaque fois que c’est possible. Car
chez lui c’est la crainte, la confusion, l’abandon que vous voulez provoquer. - 4° règle : mettre l’ennemi au pied du mur de ses propres déclarations morales.
- 5° règle : le ridicule est l’arme la plus puissante dont l’homme dispose.
- 6° règle : une tactique est bonne si vos gens ont du plaisir à l’appliquer.
- 7° règle : une tactique qui traîne trop en longueur devient pesante
- 8° règle : maintenir la pression
- 9° règle : la menace effraie généralement davantage que l’action elle-même.
- 10° règle : le principe fondamental d’une tactique, c’est de faire en sorte que les
événements évoluent de façon à maintenir, sur l’opposition, une pression permanente qui provoquera ses réactions. - 11° règle : en poussant suffisamment loin un handicap on en fait finalement un atout
- 12° règle : une attaque ne peut réussir que si vous avez une solution de rechange toute prête et constructive. Vous ne pouvez vous laisser prendre au piège par l’ennemi quibrusquement virerait de bord et accepterait de satisfaire à vos revendications en vous disant :"nous ne savons pas comment régler ce problème dites-nous comment faire".
- 13° règle : Il faut choisir sa cible, la figer, la personnaliser et polariser sur elle au
maximum.
Eléments de conclusion : La première tâche de l’organisateur c’est de raviver l’espoir c’est à dire communiquer les moyens et les tactiques qui donneront aux gens le sentiment qu’ils détiennent les instruments du pouvoir et qu’ils peuvent désormais faire quelque chose.
Les sociétés doivent désormais oublier toutes les inepties qu’elles ont pu dire sur le secteur privé. Non seulement parce que les contrats gouvernementaux et les affectations des fonds du gouvernement ont depuis longtemps franchi la ligne de démarcation entre le secteur privé et le secteur public mais également parce que tous les américains et toutes les sociétés américaines appartiennent aussi bien au secteur privé qu’au secteur public ; "public" , en ce sens que nous sommes américains et concernés par le bien-être national. Nous avons tous un double devoir, et les sociétés devraient bien le reconnaître dés maintenant si elles veulent survivre. La pauvreté, la discrimination, la maladie, la criminalité, doivent, tout autant que les profits, faire partie de leurs soucis.